Will you be okay ? ✖ Hyo Rin

Cela faisait combien de jours ? Combien de jours depuis que je me suis enfermée ?

Je suis seule à l’appartement depuis que les filles sont parties en « campagne photo » pour la semaine. J’en avais profité pour débuter une nouvelle composition, et ainsi inaugurer une nouvelle session enfermée.

Alors, vous vous dites « Nyaaa Hyoriiin qu’est-ce qu’une session enfermée ? » et moi, je vous dirais de ne pas couper les personnes quand elles n’ont pas fini de parler.
Donc, j’en étais à mes « sessions enfermée ». C’est une période noire dans ma vie. Une semaine, trois jours… La durée varie selon le travail à faire et la quantité qu’il y a à faire. Une fois, je suis restée coincée un mois… L’impasse. Vous savez, chaque compositeur à un jour la période de la « page blanche », la période maudite, pire qu’une femme réglée, si je puis me permettre. Je n’aime pas ça parce que j’ai tellement d’idées, que rien ne veut sortir, rien n’est assez bien pour moi, ou une fois que c’est posé sur le papier et que ça ne s’accorde finalement pas à ce que j’ai déjà fait, c’est bon pour la poubelle et on recommence.

Dans ces cas-là, c’était ma petite chips adorée, Lay, qui venait me sortir de ma torpeur. Il faut dire que dans ces périodes, je me nourris exclusivement de snacks, de boissons trouvées par-ci, par-là, ou encore, des fois, il m’arrivait d’oublier la notion du temps et d’oublier de prendre des douches ou de me coiffer. Mes chats s’en fichaient, car même si je sens la pâtée, Nyeo et Leo viendront toujours me mordiller les orteils pour me réveiller. Rino et Simba, eux, sont soft : ils préfèrent miauler à mon oreille. Alors, à quatre heures du matin, c’est bon d’entendre des « Mia mia » sous prétexte que l’heure de la nourriture ne préviens pas.

Qu’est-ce que je racontais moi déjà ? Ah oui, je parlais de Lay.

Lay, c’est un ami, un vrai. Le type d’ami sur lequel tu peux compter, qui ne te laisseras pas seule si tu fais une blague pourrie en soirée et qui rigole au téléphone quand tu ne l’appelles que pour dire : « Cacahuète ». Lay et moi, c’est une grande amitié. Je sais que je peux lui demander de venir à la maison, car les filles sont habituées maintenant, et me conseiller pour savoir si je chante faux ou non, si ma coupe de cheveux me va finalement bien ou non, et si oui ou non je dois rire aux blagues douteuses de mon patron. C’est le genre d’ami, à qui je pourrais donner ma vie, ou mes chats s’il m’arrivait malheur, un vrai pote.

Aujourd’hui, j’en avais marre. Cela devait faire… 5 ? 8 ? 9 jours ? Je ne savais plus, tout ce que je savais, c’est que cela faisait une semaine que j’avais le même pyjama all day, que je ne me démêlais plus les cheveux et les attachaient juste en chignon décoiffé, et au moins un jour ou deux que je n’avais pas dit bonjour au savon ou manger de la vraie nourriture. Je dormais à mon bureau ou dans la table du salon, près du piano au cas où. J’étais seule, autant en profiter pour me laisser aller non ?

Toujours est-il que là, ça urge. Je dois sortir. Mais le téléphone est si loiiin… Je n’y touche plus depuis que je l’ai mit à charger. Mais, c’était quand ?
Vite, je me levai pour aller voir. J’avais je-ne-sais combien de notifications de batterie pleine… D’accord. Oh ? Lay m’a envoyé un message… ? Non, il doit être occupé.

J’entendis quelqu’un à la porte, puis un bruit sourd. Qui fait du bruit ?! Qui me dérange ?! Et ma chanson ? Omo je l’ai pas finie… Je me précipitai à la porte et l’ouvrit en trombe.

Hyo Rin – « Quoi ?! Vous ne savez pas quelle heure il est ?! Je travai… Lay ? »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que Lay me prit sur son épaule, descendant en vitesse les escaliers de la résidence. Le soleil m’éblouit ! Mes yeux, je suis aveugle, ça y est, c’est la fin… Ah non.
Dommage. Enfin, toujours étant, je suis en pyjama, une grenouillère à chats avec des oreilles sur la capuche et une petite queue, et que mon chignon est tellement en bazar et décoiffé qu’on dirait juste une masse de cheveux avec un élastique rose fluo. Je le regardai, même pas maquillée qui plus est, un paquet de chips dans la poche. Il s’extasiait du beau temps ?

Hyo Rin – « Oy, Lay. Lay…. LAY ! Qu’est-ce que tu fous ?! Tu m’as vue ?! Pourquoi tu me fais sortir ! Je sais que tu as déjà vu tous mes pires côtés, mais pas le reste du monde ! Tu frappes jamais ?! Et le téléphone ? Il a pas été inventé juste pour avoir des coques mignonnes ! Lay, tu m’écoutes ?! Je remonte, viens par là ! » disais-je alors avec la conviction qu’il ne faisait cela que pour m’énervée.

Je le prit par l’oreille et le tira jusqu’au troisième, là où était mon appartement. Je le fit entrer, et le laissa s’asseoir entre les montagnes de papiers.

Hyo Rin – « Maintenant, pas bouger ! Tu attends ! Et tiens, donne à manger à Nyeo, il a faim et je sais plus quel jour on est donc euh sers toi et nourris-le, fais un truc… »